Les déviances de l’institution ANPE
par
La section CNT ANPE contre les déviances de l’institution ANPE
Emprisonnée dans une course sans fin vers des résultats chiffrés toujours à la hausse, l’Institution ANPE est, à tout point de vue, garante de la quantité au détriment de la qualité, de l’équité et du respect du droit du travail.
Entretien de suivi mensuel, offres d’emploi, contrats aidés : des chiffres, rien que des chiffres.
Le suivi mensuel des demandeurs d’emploi : ce suivi est en fait un contrôle de la recherche d’emploi, puisque le conseiller doit, lors de chaque entretien (d’une durée de 20 minutes...), vérifier que le demandeur s’est bien positionné sur les offres d’emploi remises le mois précédent. Et si l’employeur dit ne pas avoir été contacté, le conseiller le consignera dans le dossier du DE. Pire, cette information apparaîtra dans son DUDE (dossier unique du demandeur d’emploi, sorte de « livret ouvrier  » informatisé) consultable par les Assedics et d’autres partenaires habilités. Certains agents ont reçu des pressions de radiation suite à la consultation du DUDE par les Assedics. En dehors de sa force de
persuasion ou de sa colère, le demandeur d’emploi a peu de recours. C’est sa parole contre celle de l’employeur. Dans un contexte où il faut par tout moyen faire baisser les chiffres du chômage, inutile de se demander qui sera cru !
Les offres d’emploi : fer de lance des nouvelles dispositions gouvernementales en matière d’emploi, toutes les offres d’emploi sont censées transiter par l’ANPE. Dommage, il n’y en a pas assez pour tout le monde ! Qu’importe ! cherchons quand même ! Tous les moyens sont bons pour ramener des offres d’emploi : de la pression maximale sur le conseiller à l’emploi jusqu’au harcèlement des employeurs par d’autres structures, telles les chambres de commerce ou les maisons de l’emploi ! Et qu’importe si l’offre n’est pas très attractive, voire imprécise (salaire non mentionné), voire illégale (CDD abusif !) : toute offre saisie est comptabilisée ! Et proposée au demandeur d’emploi qui doit y répondre ...
Les contrats aidés : contrat initiative emploi, contrat d’accompagnement vers l’emploi, contrat d’avenir, contrat d’insertion-revenu minimum d’activité, que d’imagination ! Le principe est le même pour tous les contrats : payer les salariés au minimum, et accorder primes et abattements de charges aux employeurs. Ils sont normalement réservés aux demandeurs d’emploi éloignés du marché du travail, qu’il appartient à l’ANPE de placer sur ce type de contrat. Or, dans la majorité des cas, l’employeur qui demande à bénéficier d’une mesure a déjà choisi son salarié. Très souvent, il le connaît très bien, et l’embauche parce qu’il arrive en fin de droit... Qu’importe, il faut atteindre les objectifs, on ne va pas en plus se poser des questions !
C’est ainsi qu’une ANPE vient de monter des mesures (CAE) avec l’hôpital Esquirol. Les personnes embauchées étaient en CDD (pour certaines depuis 18 mois) au sein de cet hôpital, donc non éligibles à la mesure. Les syndicats hospitaliers parlent de détournement de fonds publics, avec la complicité de l’ANPE ! Et les salariés ont concernés ont vu leur salaire baisser de 200 € !!!
Dans un contexte de précarité croissante, où les profits du capital ne font qu’augmenter, la section CNT ANPE appelle ses collègues à résister par tous les moyens à cette régression autoritaire des droits des chômeurs et de tous les salariés. Au quotidien, faisons en sorte que l’ANPE ne sois pas la complice privilégiée de tous les exploiteurs.
LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE, CE N’EST PAS DONNER AUX PATRONS
TOUTES LES RICHESSES ET TOUS LES DROITS,
C’EST LES RÉPARTIR ENTRE TOUS LES TRAVAILLEURS !
CNT Paris
Section ANPE syndicat santé-social région parisienne
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