État de nécessité nié
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source : le Progrès de Lyon du 9 janvier 2002
Dispensée de peine en première instance, Agnès a été condamnée, hier, à six mois de prison avec sursis pour avoir volé des jouets à la veille de Noë l. L’aboutissement d’un extravagant épisode, médiatisé à souhait, et pas très glorieux pour une justice qui s’est pris les pieds dans les pièges de la politisation.
« Tout çà pour çà  » lâchait un avocat, hier, dans la salle des pas perdus de la Cour d’appel de Lyon. Agnès, devenue la "voleuse de Noë l" pour l’ensemble des médias nationaux, venait d’être condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir tenté de dérober pour 610 euros (4 000 francs) de jouets et de provisions dans un hypermarché de la région lyonnaise à la veille du Noë l de l’An 2000. En première instance, la jeune femme, âgée de 25 ans et qui, avec son compagnon et leur sept enfants loge dans une caravane à Rillieux-la-Pape, au nord de Lyon, avait été reconnue coupable de vol mais dispensée de peine au regard de sa situation matérielle. Entre les deux décisions, une forme d’hystérie médiatico-politico-judiciaire s’est développée. Devant le tribunal, le procureur Albert Lévy avait requis l’application de l’état de nécessité, un article du code pénal rarement utilisé, et demandé la relaxe. Dès le lendemain, le procureur de la république Christian Hassenfratz faisait appel du jugement, indiquant que la justice ne pouvait banaliser ce genre d’actes. La machine s’emballait...
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YVES ALÈGRE - Le Progrès de Lyon du 9 janvier 2002