Justice pour Roland Veuillet

jeudi 15 février 2007

Justice pour Roland Veuillet, interné psychiatrique sur ordre préfectoral après 53 jours de grève de la faim !

1 : En grève de la faim depuis cinquante-trois jours, Rolland Veuillet,
le conseiller principal d’éducation hospitalisé depuis samedi, vient
d’être interné dans un hôpital psychiatrique sur ordre préfectoral !

Malgré les avis du conseil supérieur de la fonction publique et du
commissaire du gouvernement de lever toutes les sanctions contre Roland
Veuillet, le ministre s’entête. La seule réponse du gouvernement est
de désigner un médiateur et de l’interner d’office en hôpital
psychiatrique pour pouvoir l’alimenter de force. Infos, pétitions,
actions sur le site :

http://roland-veuillet.ouvaton.org/

Roland Veuillet encore conscient et actif pour sa lutte à11 heures ce
matin juste avant son internement doit être entendu !

Devant ce déni de justice, ces méthodes et le silence qui les entoure,
nous appelons tout le monde àdiffuser largement l’information et à
participer massivement au rassemblement Vendredi 16 février à16H30 à
la comédie àMontpellier.

Réunion suite de la mobilisation : Jeudi 15 février 18 heures àla
brasserie "le Dôme".
Rendez-vous pour un collage : Jeudi 15 février 19H30 derrière la Secu.

2 : Action électronique URGENTE pou Roland VEUILLET

Avec le message en modèle ci-dessous, vous pouvez facilement écrire à
De Robien (sec.robien@education.gouv.fr) ou, en passant par
l’intermédiaire des deux sites suivants :
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
àChirac et De Villepin.
Ils permettent d’accéder directement àun formulaire pour écrire
àVillepin et Chirac (c’est facile, je l’ai fait)

Choisissez un objet dans la liste proposée (il est important de varier
au fil des envois)

Ecrivez le message qui vous semble approprié, ou copiez/collez le texte
suivant :

Je vous demande de faire enfin appliquer l’avis du Conseil Supérieur de
la Fonction Publique, qui s’est prononcé, le 25 janvier 2005, pour
l’annulation de toute forme de sanction àl’encontre de Roland
Veuillet.
Je considère moi aussi que cette sanction injuste cherche àbriser un
militant syndical dont le seul "tort" est d’avoir dénoncé l’intrusion
du
MEDEF dans son lycée. Comme Roland Veuillet, je pense que le MEDEF
n’est
pas un partenaire pour l’école publique. J’accuse son proviseur,
Georges
de Haro, de faux en écriture. J’accuse William Marrois, recteur
d’académie, et François Fillon, ministre, d’avoir couvert ces pratiques
illégales. Je tiens Gilles de Robien pour personnellement responsable
de
la situation dramatique et dangereuse dans laquelle se trouve Roland
Veuillet, en grève de la faim depuis le 24 décembre. Son cynisme en dit
long sur le mépris qu’il a de la santé du personnel de son ministère,
et
de la vie humaine en général. Je veillerai àce qu’il paie
personnellement toutes les conséquences de cet acharnement meurtrier.

Indiquez votre prénom et votre nom.

3 : 12 février 2007, Roland Veuillet : l’UDF et l’UMP tombent le masque

En présence de nombreux journalistes, une centaine de personnes se sont
rassemblées lundi 12 février devant le Tribunal Administratif de Lyon,
sous notre banderole "Robien assassin ?". Parmi ces personnes,
Monseigneur Gaillot, André Gérin (député PCF), Thomas Boos
(co-secrétaire de la fédération SUD éducation, en grève de la faim de
solidarité), et des grévistes venus des académies de Montpellier et
Marseille. Les organisations syndicales CNT, SUD, FSU ont pris la
parole pour soutenir, une fois de plus, les revendications de Roland
Veuillet.

Le Tribunal Administratif, qui a confirmé la sanction injuste qui
frappe Roland Veuillet, a été rebaptisé "tribunal des injustices
administratives". La rue dans laquelle Roland a passé sa grève de la
faim, jusqu’àson hospitalisation, a été rebaptisée "rue des libertés
syndicales". La manifestation s’est conclue par un die-in destiné à
symboliser les risques médicaux majeurs encourus par Roland, en grève
de la faim depuis 51 jours.

Les manifestants se sont ensuite déplacés, pacifiquement, au siège de
l’UDF (parti de Gilles de Robien) puis de l’UMP. Ces deux partis ont
catégoriquement refusé d’ouvrir la porte àune délégation. Ce mépris en
dit long sur ces organisations qui prétendent nous représenter, mais
vivent dans la peur du peuple et le refus de toute communication avec
lui. Il augure mal du déroulement de l’audience intersyndicale qui a
été demandée mardi 13 février au ministre de l’éducation, et qui
mobilisera, en particulier, Gérard Aschiéri (FSU), Bernard Boisseau
(SNES), Julien Huard (CNT) et Annick Coupé (SUD/Solidaires).

Le comité de soutien proteste contre les tentatives du ministère de
déclarer Roland en "abandon de poste", alors qu’il est en grève,
couvert par un préavis parfaitement légal. Ces procédés d’intimidation
sont absolument scandaleux. Pour le ministère, une fois de plus, tous
les moyens semblent bons pour tenter de briser Roland Veuillet, le
militant qui a osé... s’opposer àl’intrusion du MEDEF dans son lycée,
faire respecter le droit de grève, dénoncer les magouilles d’un chef
d’établissement, et refuser d’obéir àun ordre illégal et dangereux
pour les élèves.

L’intersyndicale et le comité de soutien réclament toujours
l’annulation de la sanction, et l’ouverture d’une enquête
administrative. Si le ministère n’avait rien àse reprocher, pourquoi
s’obstinerait-il àrefuser cette enquête ?

Le comité de soutien se réunira ànouveau cette semaine pour étudier
les réponses que Gilles de Robien aura faites àl’intersyndicale
nationale, et àMarie-Georges Buffet devant l’Assemblée Nationale. Nous
tenons Gilles de Robien pour personnellement responsable des risques
médicaux importants qu’il fait courir, en parfaite connaissance de
cause, àun fonctionnaire de son ministère. Il préfère protéger un chef
d’établissement qui a rédigé des faux en écriture et monté une cabale
contre un représentant syndical, avec la complicité active d’un
recteur, même si cette protection mafieuse coà»te la vie àun innocent.

Nous appelons les personnes attachées au respect des droits humains à
multiplier les adresses aux politiques. La vie d’un homme innocent n’a
jamais eu la moindre importance pour le pouvoir, mais le risque de voir
cette affaire leur faire perdre des voix peut encore sauver Roland.

4 : LIBÉRATION Rebonds Mardi 13 février 2007

En grève de la faim depuis cinquante-deux jours, Rolland Veuillet, le
conseiller principal d’éducation hospitalisé depuis samedi, doit être
entendu.
Robien ou la lâcheté d’un politicien ordinaire
Par Philippe CORCUFF
Libé : mardi 13 février 2007
Par Philippe Corcuff universitaire, qui a effectué une grève de la
faim de solidarité d’une semaine avec Roland Veuillet àLyon entre le
31 janvier et le 7 février.
Roland Veuillet (1) a été hospitalisé d’urgence samedi 10 février au
cours de son 49e jour de grève de la faim, en refusant toujours de
s’alimenter... Conseiller principal d’éducation, il s’est opposé, lors
de la grève des surveillants et aides éducateurs de janvier 2003, àla
demande (illégale) de remplacement des surveillants grévistes par des
élèves majeurs. Il a alors été sanctionné et muté disciplinairement de
Nîmes àLyon. Si une cabale a été montée contre Roland par son
proviseur et le recteur de l’académie de Montpellier, c’est
vraisemblablement aussi parce qu’il avait auparavant tenté de mobiliser
contre l’introduction expérimentale d’une participation du Medef àla
définition de l’enseignement dans son lycée.
Mais Roland a repoussé l’inacceptable avec une énergie hors du commun.
Marathonien, il a parcouru environ 16 500 kilomètres depuis trois ans
et demi. Il a aussi effectué une première grève de la faim de
trente-huit jours, devant le ministère de l’Education nationale en
aoà»t-octobre 2004. Ce qui n’a pas empêché que l’indifférence
bureaucratique des ministres successifs ne perdure.
Pourtant l’avis (consultatif) du Conseil supérieur de la fonction
publique (CSFP) du 25 janvier 2005 appelait àune annulation de la
sanction. Pourtant le 17 octobre 2006, les conclusions du commissaire
du gouvernement devant la cour administrative d’appel invitaient à
suivre l’avis du CSFP. Mais le jugement a finalement porté sur la forme
(la conformité de la procédure) et non sur le fond (la validité de la
sanction)...
Cette affaire imbrique au moins trois dimensions : le refus des projets
néolibéraux d’instauration d’un droit de regard patronal sur le contenu
de l’enseignement public, la préservation du droit de grève et le
sursaut d’une dignité personnelle salie bureaucratiquement.
Elle témoigne d’une résistance singulière exceptionnelle face àun déni
de justice, relevant indissociablement de l’individualité blessée et de
principes collectifs.
Les discours néolibéraux nous narrent souvent des contes de Noë l, où
les aspirations àla reconnaissance personnelle seraient sauvées du
poids de la bureaucratie par « la main invisible » du marché. Mais, plus
souvent qu’on ne le croit, la fameuse main du marché vous enfonce la
tête sous l’eau de la standardisation marchande pendant que vous
recevez un bon coup de marteau de la part de l’arbitraire
bureaucratique. Les politiques néolibérales de
privatisation-flexibilisation-mise en concurrence ne sont-elles pas
justement des politiques, souvent issues de la haute fonction publique,
c’est-à-dire des tréfonds de la bureaucratie ?
Entre le poids grandissant des firmes multinationales, des institutions
néolibérales (FMI, Banque mondiale, OMC, etc.), de la technocratie
européenne et de l’énarchie nationale, les professionnels de la
politique ont presque déserté le terrain de l’action, et préfèrent se
réfugier dans l’agitation symbolique. Robien a alors trouvé son hochet
médiatique : le retour au b.a.-ba et au calcul mental, sans se soucier
de la connaissance précise des réalités de l’enseignement aujourd’hui,
ni des effets négatifs quant aux pratiques des enseignants sur le
terrain. Seules l’image et la rhétorique comptent ici.
Pourquoi irait-il àl’encontre de l’inertie bureaucratique de son
propre ministère afin d’éviter simplement que le grain de sable Roland
Veuillet ne soit écrasé par une machinerie impersonnelle ?
Pourquoi un numéro de dossier retiendrait-il son attention, alors qu’il
a tant encore àbaratiner ? Rendez-vous compte de l’énormité de ce que
demande Roland : l’ouverture d’une enquête administrative, c’est-à-dire
d’une procédure réglementaire contradictoire !
Comment Robien pourrait-il ainsi risquer de déjuger un recteur, par
ailleurs si « innovant » d’un point de vue néolibéral ? Alors sans
vraiment s’en rendre compte, sans vouloir s’en rendre compte, avec une
arrogante bonne conscience, àcoups de communiqués de presse
mensongers, notre « ministricule » a insensiblement ajouté l’inhumanité à
l’injustice initiale. Et il pourrait prochainement devenir le complice
aux mains propres d’un assassinat anonymisé dans la conjugaison des
lâchetés bureaucratiques.
Pendant ce temps-là, on n’entend guère la gauche officielle, qui semble
avoir quelques trous de mémoire quant àla défense des droits
individuels et collectifs censée constituer le coeur de son éthique. Où
sont passés les Jaurès, Blum, Mendès France... ? Demeure la pression
collective née de la convergence citoyenne d’individus sensibles àla
résistance de la dignité personnelle et àla sauvegarde de principes
généraux. Dans l’extrême urgence.
(1) Pour s’informer et soutenir Roland Veuillet, voir son site :
http://roland-veuillet.ouvaton.org/

5 Communiqué de presse - Gilles de Robien 13/02/2007

Une intersyndicale (F.S.U., S.N.E.S., C.G.T.-éducation, Sud-éducation et
Solidaires) conduite par Gérard Aschieri a été reçue au ministère pour
envisager la situation de Roland Veuillet, conseiller principal
d’éducation, en grève de la faim.
Au terme de ces échanges, les annonces suivantes ont été faites : le
dialogue sera poursuivi avec l’intersyndicale mais aussi directement
avec
Roland Veuillet et mission sera donnée au médiateur de l’Éducation
nationale, l’inspecteur général Jean-Marie Jutant, pour proposer
rapidement des solutions permettant de mettre fin àla grève de Roland
Veuillet tout en respectant les statuts de la fonction publique et les
jugements rendus. A la demande de Gilles de Robien, la suggestion de
l’intersyndicale de saisine du président de la commission de recours du
Conseil supérieur de la fonction publique est examinée.
Au cours de cette audience, le ministre est passé saluer les membres de
l’intersyndicale et a tenu àleur faire part de l’attention toute
particulière qu’il porte àl’état de santé de Roland Veuillet.