Du Grenelle de l’Insertion.. et de ses préalables !

mercredi 7 novembre 2007
par  AC ! Isère

A Grenoble vont se tenir les vendredi 23 et samedi 24 novembre 2007 les « Rencontres de l’expérimentation sociale  », qui marqueront le lancement du Grenelle de l’insertion annoncé par Sarkozy le 2 octobre dernier.
Ces rencontres sont organisées par le Haut commissariat aux Solidarités actives contre la pauvreté, la ville de Grenoble, Solidarités actives...

Rappelons d’abord quels sont les trois axes du Grenelle de l’Insertion :
d’abord, la fusion de la dizaine de contrats aidés en un Contrat Unique d’Insertion.
La généralisation du Revenu de Solidarité Active, qui remplacerait àterme les multiples minima sociaux (RMI, Allocation Parent Isolé...)
L’adoption de la recommandation du conseil de l’Union Européenne sur « l’inclusion active  ».
Tout cela pour réduire la pauvreté d’un tier en cinq ans...

Avant même d’évaluer l’utilité d’un Grenelle, de la fusion des contrats aidés en un Contrat Unique d’Insertion, de la pertinence du RSA qui remplacerait les différents minima sociaux, nous réaffirmons que des mesures d’urgence s’imposent !
Il s’agit immédiatement, alors que plus de 7 millions de personne vivent avec moins de 817 euros mensuels :
de relever le seuil des minima sociaux, pour que pas un revenu ne soit inférieur au Smic mensuel. Parce que le smic, c’est rien et moins que le Smic c’est moins que rien.
de garantir àtous un véritable accès au soin (une enquête de la DREES, publiée le 4 octobre 2007, rappelle q’un tiers des allocataires des minima sociaux doivent renoncer àse soigner.)
de garantir àtous un accès àun logement, par la réquisition des logements vides notamment.

Revenu de Solidarité Active et « Inclusion active  »

Qu’est ce qui se cache sous ce terme d’activité, qu’on nous sert àtoutes les sauces ?
Du revenu de solidarité, certes, mais ACTIVE, àl’inclusion ACTIVE, en passant par l’ACTIVATION des dépenses passives qui commande àla plupart des réformes de l’assurance chômage et des politiques de solidarité depuis une dizaine d’années, l’activité, ça sonne bien dans la novlangue des gouvernants et des décideurs, ça fait mieux que « mise au travail forcée ».
C’est pourtant bien ce que ça veut dire !

L’insertion par l’activité, préalable àl’insertion sociale, fait écho au « Travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy, c’est dire qu’on résoudra la pauvreté par la mise au travail, àl’emploi àn’importe quel prix : surtout pas par le partage des richesses !
Et si pas d’activité, pas de revenu. C’est sà»r que làon hésitera moins àprendre un boulot payé des miettes, non choisi, pas conforme àses qualifications.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : il est moins question de simplifier la vie des pauvres que de les contraindre àbosser pour que dalle.
Et de reléguer au placard, le plus possible, l’accompagnement social autre que celui qui a pour finalité l’insertion professionnelle (trouver un logement, se former...)
C’est d’ailleurs ainsi que la France répond àla fameuse recommandation européenne :
« Quant àl’accompagnement social des bénéficiaires de minima sociaux, il s’avère indispensable pour que la personne trouve un soutien global aux difficultés qu’elle rencontre, notamment en matière d’emploi. Mais il ne doit pas, en règle générale, être considéré comme un préalable àune démarche d’insertion professionnelle.  »
L’inclusion active, c’est travaille ou crève...

Les mesures d’urgence ?

On va nous répondre que l’urgence, ça a un coà»t, qu’on voudrait bien augmenter le Smic et les minima sociaux, le pouvoir d’achat, mais qu’on peut pas...
Pourtant il y en a bien eu, quelques mesures urgentes dernièrement, et qui en disent long sur l’importance que le gouvernement accorde réellement aux pauvres...
Le bouclier fiscal de cet été (15 milliards) ; l’augmentation du salaire du Président de la République de 140 % (19 000 euros, c’est àdire 43 fois le RMI)...
Et puis en parallèle, la mise en place des franchises médicales ; la fusion UNEDIC-ANPE, qui va entraîner radiations et coupures des allocs ; les négociations sur le Contrat Unique.... bref la destruction des acquis sociaux.
Le partage des richesses, c’est une question de priorité... quant au Grenelle de l’Insertion, non, on n’est pas dupes !

Mais on veut bien faire preuve de bonne volonté ... Alors une fois que les minima sociaux et le Smic auront été augmentés de 140 %, on en reparle... c’est pour nous un préalable.


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