Le mensonge pour servir les nantis

Le président contre l’évidence
jeudi 15 juillet 2021
par  Paris Sud

Avec la Tour Eiffel en fond de scène, durant un peu plus de 20 mn, monsieur Macron a exécuté, le regard sur le prompteur fixé, un numéro d’illusionnisme dont les ficelles épaisses trahissaient la crédibilité que tentait de poser le ton ferme et déterminé.
Nous ne commenterons ici les directives changeantes l’ autoritarisme sensés être la réponse à la crise sanitaire durable.

C’est la crise idéologique profonde qui a retenu notre intention. La pierre angulaire de l’édifice libéral est celle du travail. Des emplois ont été détruits, d’autres en nombre moindre créés affirme le président. Les perspectives de croissance sont encourageantes, la France est un pays attractif pour les investisseurs,… La réforme de l’assurance chômage, sur la forme désavouée par le Conseil d’État, sera opérationnelle et fermement appliquée dès octobre. Fut articulée de nouveau la mantra mensongère de la précarité qui paie davantage que le travail. Les économies de l’assurance chômage sont de simples précautions pour décourager le droit à la mollesse des assistés sociaux.

Moins de la moitié des chômeurs sont par l’Unédic indemnisés et pour un montant moyen aux alentours de 1000 euros mensuels. Près de 2 millions vont rejoindre les cohortes croissantes des « bénéficiaires » des minima tels l’ASS et le RSA, 500 euros par mois, quand même. Un pognon dingue !

C’est étudié pour : affamés un peu, les misérables peuvent, allégés, traverser la rue pour faire le trottoir pour le plus grand plaisir du patronat. Ventre affamé réclame l’oseille.

Mieux, dramatiquement mieux, l’éhonté mensonge d’Emmanuel : « nous vivons plus longtemps donc il faut travailler plus longtemps... ».
Fichtre ! Qu’est-ce donc qui implique, impose de travailler plus longtemps ?!
Donc : « marque la conclusion d’un raisonnement, la conséquence d’une assertion, en conséquence, à la suite de quoi... » Larousse.
L’espérance de vie a augmenté, oui, et c’est un effet, une conséquence de l’amélioration des conditions de travail, de l’hygiène générale améliorée et… de la diminution du temps de travail. Tant à l’échelle de la semaine, du mois, de la vie. Souvent noté : la durée du travail est aujourd’hui la moitié de celle d’il y a un siècle. La production a pourtant été multipliée…
A première et courte vue, l’ arithmétique donne raison aux thuriféraires du boulot. Le ratio actifs/retraités est tendanciellement décroissant : moins d’actifs et davantage de retraités, donc… il faut augmenter les cotisations et/ou diminuer les pensions. L’augmentation des cotisations peut (doit ?!) se faire par recul de l’âge de la retraite.
C’est l’antienne ressassée ad nauseam par les doctes et les cancres.

Réduction du temps de travail à tous les âges de la vie

Soit, augmentons les cotisations. Augmentation ciblée.
Une taxe (sur les) robots, est une façon de faire cotiser les machines qui remplacent les hommes.
Cette taxe robots et, de fait, une taxe sur le Capital, on lui opposera une foultitude de fallacieux arguments, il faut s’y préparer. Au final, il s’agit de faire en sorte que les gains de productivité soient utilisés pour financer la réduction du temps de travail. Et, ce à tous les âges de la vie : la semaine de 32 h comme première étape et la retraite à 55 ans pour toutes et tous, devraient être les jalons d’un authentique progrès social. La régression libérale doit céder devant l’imagination progressiste. Ce qui pourrait être une évidence, par le mensonge est sans cesse refoulé.

Quant au niveau de certaines pensions, rien à priori, n’exclut qu’il soit examiné. D’aucuns préconisent une retraite égale pour tous. Pourquoi pas ? Si rien ne justifie sérieusement les retraites « chapeau » copieuses et précoces des dirigeants des transnationales (en millions d’euros), certaines retraites de salariés cadre sup’ pourrait être écornées sans dommage collatéraux significatifs. Ce tassement des grosses pourrait permettre un grossissement des petites...
C’est la version des partageux, derniers de cordées,… qui donne la nausée aux « maastrichiens » et autres divers LRM.

Le pire n’est, pas certain, pourtant dès 1958, Hannah Arendt, inquiète, écrivait : « Nous nous dirigeons vers une société de travailleurs sans travail. On ne peut rien imaginer de pire. » (« La condition de l’homme moderne. »).

AC ! Paris sud.
Mercredi 14 juillet 2021.

. Note.
Sur le thème droit à la retraite et critique de la « valeur travail , une version plus copieuse : »La retraite en chantant. C’est tous les jours dimanche ». Accessible sur le site d’AC ! Notamment.


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