« Parole de Jalmain !  »
par
Michel Jalmain, président de l’UNÉDIC au nom des salariés, membre de la CFDT - organisation privilégiée du patronat - est bien connu des chômeurs et précaires. Sa capacité à justifier tous les mauvais coups l’a rendu célèbre. Michel Jalmain confie au Monde du 12 septembre 2003 (NDW : article devenu payant) trois remarques sur l’amputation des droits de chômeurs déjà indemnisés, programmée au 1er janvier prochain en conséquence du trop célèbre protocole du 20 décembre 2002.
Michel Jalmain pense que « 150 000 à 180 000 personnes  » perdront leurs allocations chômage au 1er janvier 2004.
Selon des calculs de l’UNÉDIC pour le mois de juin, 369 800 demandeurs d’emploi risquaient la suppression de leur allocation. Confiant dans l’avenir, l’organisme estimait alors que près du tiers, soit 117 400, pourraient disposer le 1er janvier d’un reclassement, ramenant ainsi la « population impactée  » à 252 400 personnes.
C’était son objectif. Maintenant, selon Jalmain, les recalculés dont les droits seraient totalement amputés ne seraient plus que « 150 000 à 180 000 personnes  ». Les 369 800 chômeurs de juin seraient donc réduits de plus de la moitié en six mois !
La solution ne pouvant évidement pas venir du marché de l’emploi (en juillet, à peine 70 000 reprises d’emploi de chômeurs rarement indemnisés), il ne reste plus que les radiations, comme en juillet dernier, pour réduire l’impact social de ces mesures.
Michel Jalmain affirme : « Au total, en deux ans et demi, quelque 500 000 personnes verront leurs droits à indemnisation réduits de un à sept mois  ».
Surprise : les « quelques 500 000 personnes  » dont parle Jalmain étaient estimées en juin à ... 369 000 en potentiel (252 000 comme objectif). Stress ? Erreur de calcul ? Maladresse d’un « syndicaliste d’accompagnement  » pris en pleine traîtrise ?
Ce responsable de la CFDT oublie ceux qui perdraient de 7 à 14 mois d’indemnisation. Ils étaient 486 900 en juin dernier (313 900 comme objectif).
Soit au total 856 700 personnes (potentiel) dont les droits seraient amputés (613 900 comme objectif) si l’accord n’est pas annulé d’ici là . Encore une fois, le marché de l’emploi ne sera pas la solution à cette injustice.
« Cette amputation a évité le rétablissement de la dégressivité des allocations  », dit-il.
Plutôt que de nous prévenir des intentions du MÉDEF de rétablir cet hiver la dégressivité des allocations en prenant prétexte de la crise politico-financière du dispositif assurance chômage, il nous dit que pour l’instant, il nous l’a évitée. Et donc, que tout irait bien....
De ces mensonges et de ces silences ressort comme une évidence la nécessité d’une mobilisation des chômeurs et précaires pour :
l’annulation du protocole du 20 décembre 2003 et de la convention 2004-2005,
l’indemnisation de toutes les formes de chômage et de précarité,
aucun revenu, aucune allocation en dessous du SMIC mensuel.