Réponse de Noë l Mamère

lundi 22 avril 2002
par  le réseau d’AC !

Noë l Mamère, campagne présidentielle 2002.
Les Verts.

Paris, le 11 avril 2002.

Madame, Monsieur,

J’ai bien pris note de vos préoccupations, et je les partage. Vous affirmez cependant dans votre courrier que, au même titre que les candidats, je soutiens « l’interdiction du RMI aux jeunes depuis 13 ans  », ce qui me rend « haïssable  ». Je réfute cette accusation. Conscient que le taux de pauvreté des 20-29 ans avoisine en France les 20 %, je me prononce dans mon programme pour des mesures ambitieuses en faveur de cette catégorie de la population. Les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent rester dans une situation de dépendance vis-à-vis des familles ou risquer d’entrer dans la précarité. Tous aspirent àl’autonomie. Un droit qui passe par la possibilité pour chacun d’entre eux de vivre dans un logement décent, et par la mise en place d’un véritable statut social.

C’est pourquoi je m’engage àinstaurer un revenu d’autonomie pour les jeunes de 18 à25 ans, après l’organisation d’un sommet pour l’autonomie de la jeunesse. Je souhaite également créer une branche jeunesse autonome de la sécurité sociale. Ce « guichet unique  » permettrait de verser des prestations de Sécurité sociale en fonction des situations diversifiées de la jeunesse, pour qu’àterme tous les jeunes puissent avoir un niveau de vie plus près du SMIC que du RMI.

Je vous rappelle également que les Verts se sont opposés au PARE lors du vote de la loi de modernisation sociale àl’assemblée. Concernant l’insécurité, j’en conviens avec vous : il souffle un vent mauvais sur la France. Le discours sécuritaire s’est emparé des esprits. Le il septembre a été l’occasion de faire passer en catimini des restrictions de liberté inacceptables. Si la lutte contre la délinquance exige une action soutenue, je refuse les amalgames, le racisme anti-jeune, la discrimination raciale et antisémite qui conduisent aux bavures.

La société française se trouve àla croisée des chemins. Le discours sécuritaire de la gauche et de la droite qui s’est développé depuis quelques années occulte le débat sur les moyens de lutter pour une tranquillité publique et le droit àla protection. C’est que la question de l’insécurité ne se résume pas àcelle de la petite délinquance comme veulent le faire croire les médias et les politiciens qui surfent sur la peur. Je l’affirme depuis des années, et je le redis dans mon programme : l’insécurité est d’abord sociale. Le chômage des jeunes est souvent plus proche de 50 % que de 10 % dans les quartiers en difficulté. Pour lutter contre la précarité dans son ensemble, je propose de créer un revenu minimum garanti pour tous en autorisant le cumul des minima et des salaires dans la limite du SMIC pendant une période d’un an après la reprise d’un emploi. Il faut relever les minima sociaux et les aligner àhauteur de 80 % du SMIC, créer un minimum salarial àtemps partiel (à80 % du SMIC aussi) pour faire disparaître le « travail pauvre  » des temps partiels imposés, et revaloriser le SMIC de 5 %.

Enfin, je propose d’instaurer la gratuité des transports en commun pour tous les chômeurs.

Comme vous pouvez le constater àtravers mon programme et ces quelques propositions, mon « diagnostic  » rejoint le vôtre sur plusieurs points. En espérant avoir répondu àvos préoccupations, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations les plus attentives.

Noë l Mamère.


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Fac-similé de la réponse

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