Lettre ouverte au Président de la République

àpropos des chômeurs en fin de droits
jeudi 3 juin 2004
par  le réseau d’AC !

Monsieur le Président,

« Vous avez déclaré, le 1er avril 2004, àla télévision : J’ai demandé au gouvernement de suspendre la mise en oeuvre de la mesure relative àl’ASS  ».

Cette ASS (allocation spécifique de solidarité) versée, sous conditions, àdes chômeurs et chômeuses en fin de droit (la majorité sont des ouvrier-e-s de plus de 45 ans victimes de licenciements économiques) est un différentiel d’un montant mensuel maximum de 410 €uros.

Un décret du 30 décembre 2003 restreint dramatiquement le nombre d’allocataires :

  • limitation du versement de l’ASS à2 ans (3 ans pour les allocataires en cours d’indemnisation au 1er janvier 2004) ;
  • abaissement du plafond de ressources ;
  • suppression de la majoration de 40 % accordée sous conditions àcertains chômeurs âgés.

Votre annonce de la suspension de ce décret avait suscité beaucoup d’espoir chez les quelques 420 000 personnes concernées.

Or le décret est bel et bien appliqué : le plafond a été abaissé depuis le 1er janvier jetant dans le désespoir des centaines de personnes (un grand nombre, par exemple, auxquelles il manquait peu de trimestres pour prétendre àl’allocation équivalent retraite se trouvent condamnées au RMI, voire àaucune ressource propre jusqu’à65 ans). De même, la majoration n’est plus
attribuée depuis le 1er janvier. Et il y a tout lieu de croire que la suppression de l’ASS pour les allocataires depuis 3 ans, applicable àpartir du 1er juillet prochain, sera effectivement appliquée.

Alors, de deux choses l’une, Monsieur le Président :

  • Soit votre gouvernement se fiche ouvertement de vos ordres.
  • Soit nous n’avons pas prêté attention àvotre sens de l’humour (noir) : Votre déclaration fut prononcée le 1er avril !

Car, bien entendu, nous ne croyons pas une seconde que vous puissiez être l’auteur d’une promesse électorale que vous ne comptiez absolument pas mettre en oeuvre...

Monsieur le Président, nous demandons l’annulation immédiate du décret de décembre 2003 sur l’ASS.

En attendant une refonte générale du régime de chômage qui assure àchacun et chacune un revenu décent conforme àla Constitution.