Occupation du (toit du) siège du MÉDEF à Paris
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L’occupation a commencé vendredi 25 juin en fin d’après midi lors du rassemblement devant le siège du MÉDEF à l’occasion du conseil d’administration de l’UNÉDIC.
Les mutins sont descendus de leur perchoir mardi 29 juin en début de soirée, accueillis par une soixantaine d’interluttants et interluttantes.
Après un détour sur Belleville qui permit de vérifier que la couleur jaune et l’odeur d’ordures convenaient parfaitement au siège de la CFDT, ils sont rentrés se restaurer à la CIP [1].
Informez-vous, rejoignez :
... la Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France :
Après 100 heures d’occupation, nous, collectif d’occupation du toit du siège du MÉDEF, n’avons obtenu aucune réponse satisfaisante de monsieur Borloo,
ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion sociale, à propos de nos revendications :
l’abrogation de la convention UNÉDIC 2004, dont dépend le protocole du 26 juin 2003,
une table ronde réunissant l’ensemble des concernés en vue d’ouvrir des négociations sur la réforme de l’assurance chômage, selon des principes mutualistes et en accord avec la diversité des pratiques d’emploi.
Il ne nous a proposé qu’un rendez-vous sur un projet de loi qui ne regarde pas l’UNÉDIC.
Les partenaires sociaux, qui se partagent la gestion de l’UNÉDIC, ne représentent en rien l’ensemble des usagers de l’UNÉDIC : salariés, chômeurs, précaires. Ils sont nommés par décret gouvernemental et ne sont donc ni éligibles ni révocables.
Le MÉDEF sur lequel nous sommes debout est de fait le plus influent de ses gestionnaires même s’il ne représente que 1 % des entreprises de France.
Nous refusons que ces structures gèrent nos vies. Nous proposons donc de sortir de ce monopole de la gestion de la protection sociale.
Nous proposons de réformer le système de représentativité à l’UNÉDIC. Nous
proposons que tous les concernés soient représentés : coordinations d’intermittents et de précaires, associations de chômeurs, syndicats et organisations patronales non représentés, etc...
La gestion de la protection sociale est aussi celle de nos vies.
La politique de « refondation sociale  » menée de concert par le MÉDEF et le gouvernement impose à nos existences des dispositifs de contrôle, d’individualisation, d’épuration. Une assurance chômage mutualiste est le
contraire de cette logique du « chacun pour soi  », du « tous contre tous  ».
Nous sommes montés sur le siège du MÉDEF pour exiger de monsieur Borloo qu’il s’engage publiquement sur l’organisation d’une table ronde sur la réforme de l’assurance chômage avec l’ensemble des concernés, où nous défendrons le nouveau modèle d’assurance chômage des salariés intermittents porté par la Coordination nationale des Intermittents et Précaires.
Obtenons du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion sociale qu’il réunisse l’ensemble des concernés et que s’ouvrent enfin de véritables négociations.
Investissons, occupons, approprions-nous d’autres lieux, d’autres espaces.
Ce que nous défendons sur le toit, nous le défendrons partout.
Nous recevons le soutien de la Coordination nationale des Intermittents et Précaires, AC !, APEIS, CNT spectacle, ATTAC, Festival de Sotteville-lès-Rouen, Sud Education, Sud Culture, Sud Spectacle, Sud Rail,
Fédération CGT-Spectacle, Confédération paysanne, Vacarme, Multitudes, le 9e collectif des sans papiers, le Passant Ordinaire, Réseau No Passaran, Union
Syndicale G10 Solidaires, Les Verts, la LCR...
L’occupation du toit du MÉDEF se poursuit - résumé de la situation.
Au troisième jour d’occupation du MÉDEF, la police a procédé à des interpellations violentes en expulsant une centaine de manifestants avenue Bosquet.
Il y a eu au total 13 interpellations.
A cette heure, toutes ont été libérées, après vérification d’identité. La dernière étant Rémy Bovis (conseiller au cabinet de Christophe Girard, adjoint à la Culture au Maire de Paris) interpellé devant le MÉDEF dans des conditions particulièrement « musclées  ».
Nous continuons à organiser notre indispensable présence de soutien au collectif d’occupation, devant le MÉDEF.
Actuellement, 30 personnes sont sur les lieux et ont besoin d’être remplacées dès 4 heures du matin.
Une intervention policière pouvant se dérouler à tout moment, avant la reprise des activités patronales dans l’immeuble : soyons le plus nombreux possible à quelle qu’heure que ce soit.
Nous, intermittents, chômeurs et précaires occupons depuis 44 heures le toit du siège du MÉDEF.
Nous demandons le retrait de la signature du MÉDEF de la Convention UNÉDIC 2004 et du protocole du 26 juin 2003. Nous demandons à Monsieur Borloo, Ministre de l’emploi et de la cohésion sociale, de prendre toutes ses responsabilités. Nous exigeons qu’il abroge la Convention UNÉDIC 2004 dont fait partie le protocole du 26 juin 2003 et qu’il convoque immédiatement
l’ensemble des concernés à une table ronde en vue de véritables négociations sur la Convention UNÉDIC 2004.
Nos exigences n’ayant pas été satisfaites, nous poursuivons notre occupation.
Le sous-commandant de police Lafont, bouclier du MÉDEF, s’est fait le porte voix de réponses délibérément inappropriées. Il nous a d’abord offert de rencontrer Monsieur Creyssel, directeur général du MÉDEF, puis le conseiller social du président du MÉDEF. Une telle constance dans la surdité ne nous laisse pas sans voix.
Puis RddV s’est proposé de rencontrer ceux qu’il désigne comme les « quarante artistes et techniciens qui occupent le toit du MÉDEF  ». C’est, encore une
fois, nier les enjeux que nous soulevons depuis 12 mois : nous sommes des intermittents et précaires, nous sommes réunis en coordination, notre interlocuteur est le Ministre de l’emploi et de la cohésion sociale, nous
demandons la refonte de l’UNÉDIC.
Un pigeon se prend pour un épervier. La préfecture de police de Paris a établi un périmètre de sécurité autour du bâtiment, empêchant le libre circulation des riverains et interdisant, contre la requête de la Mairie de Paris, la mise en place d’un cordon sanitaire destiné à ravitailler les occupants. On a également tenté d’intimider le soutien qui s’organise au pied de l’immeuble, en menaçant les manifestants d’arrestation pour « non assistance a personne en danger par soutien intellectuel et logistique  ».
Qui met en place la « refondation sociale  » ? Qui fait de nous des variables d’ajustement ? Qui organise méthodiquement la précarisation ? Les partenaires sociaux signataires dont fait partie le MÉDEF et le gouvernement qui agrée.
Depuis 12 mois, pour faire face à ce programme de régression sociale, nous nous sommes découverts experts et avons élaboré à partir de nos pratiques d’emploi un modèle d’indemnisation du chômage des salariés à l’emploi discontinu à rémunération variable né de la réflexion d’une vingtaine de coordination d’intermittents et précaires. Ce modèle établit une date
anniversaire fixe, condition d’un système mutualiste, instaure une indemnité journalière plancher ainsi qu’un plafond de cumul salaire plus indemnité.
Nous refusons la mise en place d’une caisse complémentaire qui est déjà en germe dans le fonds d’urgence RddV, tout comme nous refusons toute
restriction du champs d’application des annexes VIII et X. Nous exigeons que les salariés intermittents soient maintenus dans un régime d’assurance chômage interprofessionnel..
La mise en place de ce nouveau modèle requiert une refonte de l’UNÉDIC, qu’il s’agisse de la légitimité des partenaires sociaux à représenter les usagers de cette institution ou de ses modes de financement qui doivent
diversifiés et élargis.
Nous appelons à un rassemblement de soutien aujourd’hui à 15 h devant le MÉDEF, 55 avenue Bosquet, métro École militaire.
Nous fêterons avec vous le premier anniversaire de la création de la CIPidf, consécutive à la signature du protocole du 26 juin 2003.
Nous recevons le soutien de la Coordination nationale des intermittents et précaires, AC !, APEIS, CNT secteur spectacle, %ATTAC, Festival de Sotteville-les-Rouen, SUD Éducation, SUD Culture, Fédération CGT spectacle,
Confédération paysanne...
Communiqué de l’occupation du MÉDEF, samedi 26 juin, 13 h 40
Suite au rassemblement lors du Conseil d’administration de l’UNÉDIC, plusieurs dizaines d’intermittents et précaires se sont installés, hier vendredi à 16 h, sur le toit du siège du MÉDEF. Ils ont décidé cette nuit de
prolonger l’action et appellent tous ceux qui refusent la précarisation à les rejoindre pour les soutenir au 55 av Bosquet, métro École Militaire.
Ils demandent au MÉDEF une entrevue avec Monsieur Sellière et ont apposé sur la façade de l’immeuble la banderole :
Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France :
[1] Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France