Expulsion de logements et manifestation à Paris
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Mardi 2 mars 2004, immeuble du 61 rue d’Avron (Paris 20e) :
170 personnes sont actuellement en cours d’expulsion...
Depuis 7 h 30, la police a investi le 61 rue d’Avron, Paris 20e, afin de procéder à l’expulsion de l’ensemble des habitant de cet immeuble, réquisitionné depuis décembre 1997 par plus de 80 familles du DAL.
Appartenant à la société FRANCIM (voir scandale du Lyonnais), et géré par le CDR, structure créée par l’Etat pour éponger les perte du lyonnais, l’immeuble doit être vendu à la SA HLM « LOGIREP  », pour réaliser des logements sociaux.
En lutte pour leur relogement, et après de nombreuses interpellations, environ 80 familles sans logis de « Doit Au logement  » ou vivant précédemment dans des taudis parisiens ont été relogées, à la suite
d’un accord entre la Ville de Paris, la Préfecture et LOGIREP, et un collectif d’associations d’accompagnement social (Pour loger, CASP, Armée du Salut). Mais depuis plus d’un an le processus de relogement des dernières familles est bloqué, seules quatre d’entre elles ont été
relogées en 12 mois.
L’acquéreur, LOGIREP qui avait à la fois la charge de finir l’essentiel des relogements, et d’assurer la sécurité dans les lieux n’a pas tenu ses engagements. Les conditions de vie se sont dégradées. Des familles
sans abris se sont installées discrètement dans les logements libérés...
Courrant février, un incendie « qui selon les pompiers n’est pas d’origine accidentelle  » (selon la mairie du 20e), s’est déclaré dans un local inhabité. Après l’intervention des pompiers, la police est
intervenue, d’après les habitants de l’immeuble, « en enfonçant les portes et en arrachant les installations électriques  ». Résultat, depuis 10 jours les 170 personnes dont plusieurs dizaines d’enfants et
de nourissons vivent sans électricité, ni chauffage. C’est dans ce contexte surprenant et douteux que la Préfecture de Police a décidé d’expulser les occupants pour « raison de sécurité  ».
Pourquoi LOGIREP a laissé délibérément depuis un an la situation se dégrader ?
Pourquoi la Préfecture de Police, plutôt que de rechercher les causes de cette situation et faire rétablir l’énergie, saute sur l’occasion pour expulser les habitants du 61 rue d’Avron ? Pourquoi les pouvoirs
publics, pourtant inquiets des retards pris pour les relogements et les conditions sanitaires, n’ont pas jugé nécessaire de reloger en urgence les dernières familles ?
Présents sur place, nous veillons à ce que la totalité des expulsés aient un hébergement pour deux semaines, comme nous l’a annoncé la Ville de Paris, en attendant leur relogement.
Nous demandons une table ronde en urgence avec LOGIREP et le CDR, l’Etat et la Ville de paris, afin de garantir des solutions de relogements des habitants, et un hébergement en attendant.
Contacts :
- Marc Boitel : 06.78.75.14.92.
- Mathias : 06.03.69.35.87.
- JB Eyraud : 06.09.59.19.74.
SAMEDI 13 MARS 2004 : « MANIFESTATION CONTRE LES EXPULSIONS SANS RELOGEMENT  » à 14 h PLACE DE LA REPUBLIQUE (PARIS).
Association Droit Au Logement Paris & Environs :