Larcher, Borloo, même combat !

analyse par Michel
jeudi 28 octobre 2004
par  le réseau d’AC !

LARCHER - BORLOO MÊME COMBAT !

1. Les propositions de loi faites par le Secrétaire d’Etat LARCHER et visant àfaciliter les licenciements économiques pour les employeurs constituent une formidable manipulation de l’opinion publique :

- dans un premier temps on fait peur àl’opinion en mettant en avant dans la présentation du projet la proposition de « licenciements économiques au nom de la sauvegarde de la compétitivité  ».
- on fait mine ensuite de retirer le projet en retirant sa disposition la plus voyante, mais on garde en fait un ensemble de dispositions qui, si elles sont adoptées, accroîtront la libéralisation du marché du travail,
et abaisseront les droits et la capacité de résistance des salariés :

  • a) La loi de « modernisation sociale  » votée sous le Gouvernement Jospin le 17 janvier 2002 est cette fois-ci totalement abrogée (elle n’était que suspendue par FILLON), en particulier « l’amendement MICHELIN  » qui
    obligeait àla négociation et àla mise en place de la réduction du temps de travail à35 heures préalablement àla négociation de tout plan de licenciement collectif
  • b) Les procédures d’information et de consultation des Comités d’Entreprise en cas de licenciement économique (10 salariés au moins sur une période de 30 jours) pourront être revues àla baisse par rapport àla loi par la négociation au niveau des groupes ou des entreprises « 
    d’accords de méthode  » qui dérogeront donc au Code du Travail.
  • c) En cas de licenciements économiques dans les PME de moins de 1 000 salariés, des « conventions de reclassement personnalisé  » pourront être négociées. Cette disposition peut paraître dans un premier temps
    positive, mais :
    • a. Elle entraîne alors une rupture du contrat de travail (dans le cas des procédures FNE, le contrat n’est que suspendu).
    • b. Ses dispositions restent floues et ne seront précisées que dans le cadre d’une négociation nationale.
  • d) Les droits des salariés dans le cadre des procédures de licenciement économique continuent àse dégrader : ainsi, dans le cadre de la proposition LARCHER seuls les licenciements secs sont comptabilisés, ce qui exclut les salariés qui auraient préalablement « accepté  » une baisse de salaire ou de qualification, un reclassement. On imagine toutes les pressions qui peuvent se développer dans ce genre de situation.

2. Le plan BORLOO les annonçait, les mesures LARCHER les propose. Les propositions LARCHER sont donc logiquement intégrées au débat parlementaire sur le plan BORLOO.

Curieux jeu de rôle.pas drôle du tout : le « bon  » BORLOO, le « truand  » LARCHER, et la « brute  » Ernest-Antoine qui fait semblant de ne pas être
content du tout de ce fichu gouvernement qui ne veut en rien satisfaire aux désirs des patrons !

Le plan BORLOO, contrairement àce que son indique, n’a rien d’un plan de « cohésion sociale  ». Il creuse encore plus ll fossé entre les classes sociales. Il représente un pas important de plus dans le sens du renforcement de la gestion capitaliste libérale et coercitive de notre
société.

NB : une analyse complète et intéressante des mesures LARCHER est publiée dans « L’HUMANITÉ  » du jeudi 21 octobre, pp 4-5.

par Michel du collectif AC ! Rhône.