La loi Borloo au parlement
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La loi de cohésion sociale de M. Borloo sera présentée au parlement mardi. Censée d’après ses promoteurs remédier aux multiples fossés creusés par 20 ans de chômage massif, elle n’est qu’un catalogue de mesurettes étalées sur 5 ans.
Les atteintes au code du travail par le biais des emplois précaires ou par l’obligation de mobilité géographique sont des exemples d’une politique sociale à la dérive le texte stipule notamment « qu’à l’issue d’un délai de six mois à compter du premier versement (...), le droit au revenu de remplacement s’éteint ou est réduit si le demandeur d’emploi refuse, sous certaines conditions (fixées plus tard par décret) ce qui lui est proposé  ».
Dans sa version actuelle, le Code du travail ne mentionne pas ce délai de six mois et précise que l’emploi proposé au demandeur d’emploi doit être « compatible avec sa spécialité ou sa formation antérieure  ».
Les nouveaux contrats d’avenir (250 000 par an) calqués sur le RMA permettront d’améliorer les statistiques du RMI sans pour autant faire baisser la misère ambiante.
Les contrats CES/CEC changent de non et deviennent des CAE.
L’apprentissage est de nouveau d’actualité comme en 1993 et en 1999... jusqu’à la prochaine relance.
Le volet logement ne comporte que des promesses étalées sur 5 ans.
Ce texte laisse apparaître deux lignes directrices :
La satisfaction des revendications du MÉDEF sur le contrôle des chômeurs et l’ouverture au privé, du service public de l’emploi.
Le désengagement de l’état par la création des maisons de l’emploi qui vont permettre aux collectivités locales voire à des partenaires privés de jouer les apprentis sorciers. Cela va en quelque sorte décentraliser le chômage, l’état n’ayant rien pu faire repasse le problème aux élus locaux.
Nous ne pouvons que croire que l’on se moque des plus démunis (même certains salariés sont pauvres),de réforme en réforme de plan en plan on nous trimbale on nous méprise, on nous sanctionne. Les radiations vont bon train de quoi faire baisser le taux du chômage Le plan de cohésion sociale de BORLOO n’est construit que sur des méandres financiers et de transferts de pouvoir ou même les élus se perdent et s’inquiètent. Nous pouvons craindre de surcroît une recrudescence de stages bidons ou l’on infantilise les précaires sans ouverture sur un emploi choisi et convenablement rémunéré.
En final à la lecture des 20 programmes du plan traité en trois volets emploi logement solidarité il nous reste un goà »t de déjà vu (loi AUBRY contre les exclusions en 98), mais surtout une grande inquiétude pour l’avenir de chacune chacun d’entre nous. Nous sommes face à l’urgence sociale dans une impasse, dans une déchirure sociale sans précédent, dans un gouffre creusé par le MÉDEF soutenu par le gouvernement on l’on jette sans scrupule celles et ceux qui ne rentrent pas dans leur concept du marchandage des vies.
D’autres choix sont possibles sur d’autres valeurs, celles de la démocratie.
Pour AC ! Bordeaux CUB
Jean Paul MARTIN, Marie LÖHRER, Pierre HUSER.