Journée sans achat romaine : les dévot-e-s de San Precario et de la Madonne Enceinte exigent un revenu universel

Italie
lundi 29 novembre 2004
par  le réseau d’AC !

Une très bruyante procession de dévots de San Precario, au rythme de Samba, a serpenté les rues du shopping du centre de Rome. Plusieurs actions ont eu lieu lors de cette manif’active. Qu’ils s’agisse de distribution - de CD
masterisés, de livres destockés, de la pasta biologique avec le prix payé aux producteurs inscrits sur le papier - ou d’actions pour bloquer l’entrée de magasins appartenant àcertaines chaînes de l’industrie culturelle (Ricordi, MediaStore, Messaggerie Musicali) ou de fast food (Mc Donald’s). A leurs côtés, ont fait pour la première fois leur apparition les dévotes de la Madonne Enceinte pour réclamer que la maternité soit rétribuée.

Voici le tract distribué par les activistes...

BUY NOTHING (every)DAY

Les précaires produisent de la richesse mais ne peuvent faire des achats.

Ce 26 novembre, est réapparu San Precario, le protecteur de tous les travailleurs flexibles, intermittents, migrants, àtemps déterminé. Invoqué par des milliers de dévots, San Precario resurgit dans les rues de Rome dans la journée mondiale du non achat.

Journalistes et politiciens ont sali son nom, ils l’ont défini voleur seulement pour le fait d’avoir réduit le coà»t de certains biens communément nécessaires et pour les avoir faits circuler librement, d’avoir protégé ses dévots par ses dons miraculeux et d’avoir transmis dans le pays l’espoir d’un revenu universel.

Alors que débute la grande foire du shopping de Noë l, des millions de précaires, migrants et cognitifs, ne sont pas invités àla fête. Nous sommes contraints àregarder les vitrines de l’extérieur sans rien pouvoir acheter
ou de l’intérieur où les produits sont hors de notre portée.

Les prix augmentent, pas les salaires !

Mais qui produit toute cette richesse exposée de si belle manière ? Pourquoi les stratégies marketing et commerciales utilisent nos goà»ts et styles de vie, sans rien nous donner en échange ?

Marques, logos et copyright privatisent les productions communes.

La publicité est l’âme du commerce et consommer est devenu en sorte un travail. Aujourd’hui nous sommes « Prosommateurs  » (producteurs et consommateurs en même temps) !

San Precario protège cette nouvelle espèce de dévots des cerbères de l’inquisition et lui apporte en don, pasta, livres et CD, savoirs et saveurs, nourriture mentale et informations sur l’alimentation. Il met en acte le miracle de la possible libre circulation des biens malgré les dures
lois du marché global.

San Precario se manifeste ànouveau pour réaffirmer sa sainte vérité.

Prosumers of the world, let1s unite ! !
Revenu pour toutes et tous ! !

NB : àcause des nouvelles règles du marché du travail, cette année San Precario sera soumis àun contrat de « jobsharing  » et partagera donc son travail avec le Père Noë l Précaire, son collègue de mésaventure et de dons.

Traduction : Ludo, HNS-info.

Source/auteur : M-L NEUROGREEN, écologie mentale, activisme social pour subvertir l’Europe zerozero.