L’automatisation et le futur du travail

mercredi 7 septembre 2022

L’automatisation et le futur du travail
Aaron Benanav.
Editions Divergences 2022
Traduction de l’anglais par Léa Nicolas-Teboul

L’ouvrage d’ Aaron Benanav a de nombreuses critiques élogieuses sur internet (souvent en anglais). La traduction française confirme l’intérêt du livre, en moins de 150 pages (et 30 pages de notes) nous est proposé une analyse fort pointue et efficace du capitalisme et de la production cybernétique dont l’extension semble irrépressible.

Ci-dessous quelques citations en urgence alors que dans l’hexagone se prépare une nième et fort nocive réforme de l’assurance chômage. Le texte d’Aaron Benanav est une mise en garde nécessaire.
Nous reviendrons sur ce livre important dans une recension prochaine. En effet, les questions de la réduction du temps de travail couplée au revenu de base, des limites de la croissance et, plus fondamental encore :« la transformation de la composition de la force de travail va fondamentalement redessiner les mouvements sociaux contemporains ». (p.146).
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Travailler à tout prix
« A cause du ralentissement de la croissance, on est passé à des formes variées de sous-emploi permanent, plus difficilement mesurable. […]
Ce qui nous attend c’est une époque sans emploi de bonne qualité, mais pas sans emploi tout court. […] Il faut bien continuer à travailler pour se nourrir et les travailleurs sont prêts [contraints de traverser la rue pour faire le trottoir] à accepter des emplois à temps partiel ou dans des conditions épouvantables.

Une grande partie de la population a tout simplement perdu tout espoir de retrouver du travail. La réponse du gouvernement a généralement consisté, non à encourager le partage du travail [réduction du temps de travail, 32 h…], mais à réduire l’accès aux allocations chômage – forçant celles et ceux qui perdent leur emploi à accepter n’importe quel emploi, même sous-payé et sous-qualifié. […] Pour remettre au travail les chômeurs les gouvernements se sont attaqués aux protections sociales de l’emploi et ont réduits les allocations.
[...]
Les personnes qui perdent leur emploi se voient forcés de rejoindre les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi pénible avec des salaires médiocres et de mauvaises conditions de travail. »
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P. 78, 81. Transmis par AC ! Paris-Sud.



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