Le droit à un revenu de remplacement, en France, à la veille du 5 février 2009
Le renoncement par la CGC à utiliser son droit à opposition pourrait conduire le gouvernement à se croire autoriser à agréer l’accord CFDT-MEDEF sur l’assurance chômage. Certes, cette regrettable décision simplifie la situation juridiquement mais la complique politiquement. Mais quelques soient les efforts des un-es ou des autres pour « fluidifier le dialogue social  », cet accord, d’autant plus insatisfaisant que la crise sera longue, n’est conclu que par quatre des huit partenaires sociaux, au trois quart patronaux et dont la seule organisation de salariés a obtenue bien moins de 25% aux dernières élections prud’homales…
Si le gouvernement souhaite soutenir le dialogue sociale et favoriser la justice sociale, il doit d’abord veiller à ce que le budget alloué à la mise en œuvre du droit constitutionnel à un revenu de remplacement soit suffisant et garanti. Sans doute timides, les partenaires sociaux ont buté sur la difficulté sans jamais oser demander de l’aide... Pourtant, de l’argent il y en a.
Il doit ensuite favoriser l’ouverture rapide de vraies négociations, réunissant toutes les parties concernées.
Enfin –d’abord – le gouvernement doit prendre des mesures d’urgences qu’impose la situation pour l’indemnisation immédiate de tous les chômeurs et précaires se présentant au guichet de Pole-emploi-en-rodage, et pour l’arrêt des sorties pour « fin de droits  » à indemnisation et des radiations.
L’accord CFDT-MEDEF ne répond pas(1) aux besoins des salariés confrontés à une précarisation massive de l’emploi et des revenus, auxquels s’ajoutent maintenant les premières conséquences de la crise économique et sociale ; il n’est pas viable et contient les germes des prochaines crises (sociale, financière...).
La mobilisation du jeudi 29 janvier a prouvé la détermination des salariés et de la population dans son ensemble à ne pas payer le coà »t colossal de cette nouvelle crise.
_L’effectivité du droit à un revenu de remplacement décent pour toutes et tous en est centrale.
Paris, le 4 février 2009
Voir notre dossier sur la "négociation" de la convention 2009-2011 : http://www.ac-chomage.org/spip.php?rubrique228