Histoire de l’UNÉDIC
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L’UNÉDIC est une association, gérée paritairement : elle réunit les syndicats dit représentatifs (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) et le patronat (MÉDEF, CGPME, UPA). Les sièges sont répartis à égalité entre les deux. L’UN
ÉDIC fédère les ASSÉDIC, décide de leur implantation et en nomme les directeurs régionaux. Elle décide des règles d’indemnisation du chômage, ces règles sont révisées à l’occasion de la renégociation de la convention.
Historiquement l’assurance chômage aurait dà » être une des branches de la Sécurité Sociale, comme la vieillesse, la maladie, la retraite, ou les allocations familiales. Il s’agissait bien en effet dans l’esprit des fondateurs de 1945 d’assurer une « sécurité sociale  » quelle que soit la situation dans laquelle on se trouvait, dans le cadre d’une régime financé par un prélèvement sur la richesse produite à travers les cotisations, un système qui assure des droits et rompt avec toutes les pratiques d’assistance ou de charité, un système géré par les représentants des travailleurs à travers les confédérations syndicales. Le patronat en 1945 est exclu de la gestion de la sécurité sociale, et ce jusqu’aux ordonnances de 1967. Seuls les syndicats, en collaboration avec les pouvoirs publics quand nécessaire, décident de la répartition de ces fonds qui sont supérieurs au budget de l’État.
En 1945, le chômage n’est pas une question d’actualité (il faut « reconstruire  ») et la branche chômage n’est pas mise en place. Seules vont subsister les aides publiques aux quelques chômeurs qui existent. La création des ASSÉDIC (Association pour l’Emploi Dans l’Industrie et le Commerce) et de l’UNÉDIC (Union Nationale) date de 1958. Deux éléments principaux l’expliquent. L’entrée dans le marché commun et les restructurations technologiques et structurelles des entreprises font craindre des phases récessives importantes. C’est De Gaulle lui-même qui exhorte patronat et syndicats à ouvrir des négociations. Conscients de la situation économique, le patronat et la CGT-FO sautent sur l’occasion pas mécontents : l’un de voir une possibilité de rompre avec une gestion aux mains des seuls syndicats, l’autre de contester la présence trop forte à son goà »t de la CGT dans la gestion de la Sécurité Sociale. La CGT d’ailleurs refusera de signer l’accord fondateur, celui-ci introduit le patronat dans la gestion à travers le paritarisme et fait payer aux salariés une partie du risque chômage à travers les cotisations. Pour la CGT, le chômage est de la stricte responsabilité du patronat. Le régime des ASSEDIC sera néanmoins le premier système obligatoire d’assurance chômage, non basé sur des caisses par profession mais interprofessionnelles.
La convention originelle de 1958 a été dénoncée en 1982 par le patronat qui voulait revoir à la baisse les conditions d’indemnisation devant la montée du chômage. Une nouvelle convention a été signée en 1984 qui crée l’Allocation de Solidarité payée par l’État pour les chômeurs en fin de droit. Les dernières négociations ont aggravé les conditions d’indemnisation du chômage : en 1992 mise en place de la dégressivité des allocations, des journées de carence, de l’allongement des durées de cotisations requises pour ouvrir des droits... En 1996 : suppression des fonds sociaux et baisse de l’AFR (allocation formation reclassement).
source de cet historique (site web du collectif AC ! Lille).
voir aussi (site de l’Institut Supérieur du Travail - I.S.T).
en savoir plus : « L’État Face Aux Chômeurs  » de C. Daniel et C. Tuchszirer chez Flammarion, l’histoire de l’indemnisation du chômage depuis 1884.