Le marché de l’emploi, machine à précariser...
par
Les chiffres mensuels du chômage repartent à la hausse. Ils confirment que le chemin vers le plein emploi précaire sera fait de radiations administratives, celles ci augmentent de près de 20 % sur l’année, d’embauches sur des contrats courts, qui de l’intérim aux CDD représentent l’immense majorité des flux d’embauche, et de stagiarisation des demandeurs d’emploi. La stagiarisation sur des formations non choisies et sous payées, souvent assorties de travail en entreprise, privée ou publique, les embauches à bas salaires, représentent l’essentiel des sorties du chômage pendant que se développent les « activités à temps réduits  » qui contribuent à la multiplication des travailleurs pauvres (un sans domicile sur trois est actuellement employé !).
Ce maintien dans une situation de pauvreté est la situation la plus probable en cas de sortie du chômage de longue durée.
Ceux qui se sont gargarisés de la baisse momentanée des chiffres du chômage comme preuve de réussite de leur politique économique sont des escrocs ignorants du bien commun. Les élections qui viennent de se dérouler sanctionnent à leur façon, cruelle, cette posture du mensonge et du mépris. Le bilan de la classe politique en matière de lutte contre le chômage est en effet catastrophique. A l’image de la « prime pour l’emploi  », dernière aumône « sociale  » de nos dirigeants, toutes les mesures prises sur le chômage fonctionnent comme des accélérateurs de la précarisation. Cette « prime  » vient en lieu et place de l’augmentation massive des minima sociaux répondre aux revendications des chômeurs et précaires en lutte, elle a pour particularité d’exclure de son champs d’application tous ceux qui n’ont pas déclarés suffisamment d’heures de travail dans l’année écoulée. Exemplaire exclusion qui vient alimenter la précarisation organisée.
On a cru bon de bricoler le thermomètre en ne prenant pas en compte 7 catégories de sous emploi qui illustrent la précarisation galopante. On a cru bon d’oublier que derrière le retour de la croissance se propageait la gangrène des inégalités. On a jugé nécessaire d’adopter la nouvelle convention d’assurance chômage (PARE) qui, à l’instigation du patronat et de la CFDT, ces « partenaires  » associaux, introduit des obligations nouvelles pour les demandeurs d’emploi, privilégiant une logique coercitive, une logique autoritaire, voisine de l’emploi forcé, sans même le libre choix de sa formation ou de son emploi. Pire encore, on a décidé de différer sans cesse une réforme de la protection sociale du chômage instaurant une continuité des droits qui s’oppose aux formes actuelles d’une intermittence productive dépourvue de garanties sociales. C’est l’insécurité sociale qu’il faut combattre !
Les besoins et aspirations des chômeurs et précaires devront être pris en compte. Il en va du devenir de l’ensemble de la société. A cette fin nous appellons l’ensemble des salariés précaires, au chômage ou en poste à s’organiser, à rejoindre les collectifs existants et à en créer de nouveaux.
Pour le réseau des collectifs AC !, Laurent Guilloteau.
- AC ! - Agir ensemble contre le Chômage - 42 rue d’Avron - 75020 Paris - tél. : 01.43.73.36.57 - fax : 01.43.73.00.03 - email.