Carnet de route de la marche

de Clermont Ferrand àSéville
mercredi 26 juin 2002
par  le réseau d’AC !

- Etape àClermont Ferrand : les 8 et 9 juin 2002

Hier àeu lieu àClermont Ferrand la convergence du groupe devant se rendre àSéville dans le cadre des Marches Européennes.
La matin, en attendant l’arrivée des participants, les premiers arrivés ont effectué une petite action péage pour financer l’expédition.
L’après-midi, forum sur l’Europe dans une ancienne école clermontoise, suivi d’une action sur Chanonat, fief de Giscard d’Estaing (président de la Convention Européenne). L’accès au chateau étant bloqué par la gendarmerie, l’action s’est transformée en manifestation dans le village, sans doute la première de la part de précaires dans ce village...
La soirée s’est déroulée au local d’AC ! 63, avec une représentation théatrale (un ’one man show’ humouristique pour être plus exact) et un couscous. Une grande partie des participants dormant au local.
Le groupe est maintenant constitué d’une vingtaine de personnes représantant différentes composantes du réseau des Marches : militants français d’AC ! du DAL et du CDSL, SDFs de Charleroi (Belgique), chômeur de Dresde (Allemagne). Le groupe étant rejoint par un américain de Chicago !
En fin de matinée, départ pour Millau. Une partie de la caravanne partant en voitures (et moto !), une autre par le train, avec des billets financés par les copains de Sud Rail. C’est de ce train que je vous envois ce message...
Après notre arrivée àMillau, nous avons prévu une petite action avec les copains de la Confédération Paysanne et du réseau « Halte àla précarité  ». Ensuite repas festif et hébergement en camping.
Message rédigé par Stéphane, Thierry, Jacques...

- Etape àMillau : les 10 et 11 juin 2002

Ce matin, occupation symbolique de l’ANPE de Millau par les différents participants français et étrangers des Marches « Clermont-Séville  ». Peu de choses àen dire : toujours les mêmes discours auto-satisfaits de la direction, contredits par la vision de ces innombrables offres de travail précaires.
A la sortie de l’ANPE, nous convenons de nous rendre àla mairie pour essayer d’obtenir une aide pour financer les marches. Rendez-vous étant pris pour 14 h, nous décidons de retourner au campement pour y manger.
A 14 h, nous retournons àla mairie, et sommes tous reçus par le maire, Jacques Godfrain (UMP, 47% au premier tour des législatives) dans le salon de réception. Après une petite discussion àpropos de différents sujet locaux (accueil des SDF àMillau...) ou nationaux (sans-papiers et politique d’immigration - Godfrain est ancien ministre de la coopération -. ..) dont nous ne dirons sà»rement pas qu’il était exempt d’une certaine démagogie, nous faisons notre demande d’aide de financement de la part de la mairie, comme nous l’avons souvent fait lors de précédentes marches. Godfrain nous dit de nous adresser au Centre d’Action Sociale de la ville. Il se donne même la peine de nous indiquer l’itinéraire.
Forts de cette promesse du premier magistrat de la ville, nous sortons de la mairie et allons directement au CCAS. Problème, l’adjointe au maire chargée du CCAS n’est pas là, et nous nous trouvons en face du directeur, qui nous informe que si il accepte le principe de fournir une aide, mais seulement aux SDF... Bref, apparemment il semble que le maire ne serait même pas capable de tenir ses promesses... Bon, nous n’insistions pas, car nous estimons que le ridicule de la situation sera tout àfait bien rendu par les images tournées par les copains de Canal Marches.
Après être retourné au camping pour nous restaurer, nous avons participé àun débat sur la criminalisation des mouvements sociaux, en la présence de différents militants inculpés lors de différentes actions (Millau, Fumel, etc...). La politique répressive a été discutée aussi en termes généraux que par des exemples concrets, comme l’affaire du Mans, dont le procès en appel aura lieu le 12 juin.
La rencontre s’est terminée par un petit spectacle de marionnettes anti-mondialiste (parlant de moutons du larzac et de "fromage qui pue") fait par notre marcheur américain. Tiens, un petit mot àpropos de Ben : activiste anti-OMC àSeatle, ll a connu l’existence des marches en lisant un tract àParis, a
immédiatement pris le train pour Clermont-Ferrand, et compte bien nous suivre jusqu’àSéville....
Demain : Départ vers Montpellier.
rédigé et transmis par Jacques

- Etape àMontpellier : les 11 et 12 juin 2002

Hier, fin de matinée : [ Très ! ] petite marche sur le plateau du Larzac en direction de la Blaquière, symbole de la lutte contre l’extension du camp militaire du Larzac dans les années 70, et fief de la Confédération Paysanne aujourd’hui. Làbas, rencontre avec les militans de la Conf, autour de quelques photos souvenir (Seatle, occupation du siège de Vivendi, etc...) et repas (au menu : pizzas cuites au feu de bois, fromage de brebis, Roquefort, cerises tout juste cueillies sur l’arbre.. Bref, c’était pas vraiment du MacDo ;-) )
Ensuite, départ vers Montpellier. Une partie des marcheurs en voitures, les autres en car (payé par la Confédération Paysanne).
A l’arrivée, petite manifestation depuis la place de la Comédie, jusque àune agence EDF, où les 60-70 manifestants s’engouffrent avant que le RG de service puisse convaincre les employés de fermer les portes... :-)
L’occupation dure une bonne heure, pendant laquelle les manifestants essayent de sensibiliser quelques employés des conséquences des coupures EDF. Il y a encore beaucoup de boulot en perspective...
Ensuite, retour place de la Comédie, pour des prises de paroles des marcheurs et associations locales.
Après cela, nous partons vers le rue du Faubourg Saint-Jaumes, où se situe un magnifique squat, ouvert il y a juste un mois par le "Carnaval des Affamés", une association qui distribue des repas (bio) aux démunis de Montpellier. Le lieu est une ancienne institution religieuse, récemment racheté pour devenir un hôtel quatre étoiles... Au menu de la soirée : couscous, spectacle de Daniel Villanova (un humoriste de la région) et musique jusqu’àune heure avancée de la nuit...
Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes encore quelques uns, en attente d’un marcheur de dernière minute qui est allé chercher sa voiture àquelques kilomètres d’ici. Les autres sont déjàpartis vers Argelès, notre prochaine étape.
rédigé et transmis par Jacques

- Etape àPerpignan : le 12 juin 2002

Départ de Montpellier très dispersé car Jean-François (arrivé le soir précédent et se proposant comme chauffeur), devait aller chercher sa voiture très loin de la ville. Nous devions partir moins de deux heures après les premiers, nous avons quitté la ville quatre heures plus tard...
Pendant ce temps, les autres se regroupaient àArgelès et, avec les militants locaux, allaient au monument commémorant la présence d’un camp d’internement des espagnols àla fin de la guerre d’Espagne.
Ensuite, après une petite AG devant décider quelle action faire après (traversée symbolique de la frontière en manif, réquisition de richesses dans le supermarché de Prades qui avait intenté un procès contre des SDFs voulant récuperer de la nourriture dans les poubelles...) décision a été prise de faire une manifestation devant le centre de rétention de Rivesaltes, près de Perpignan, où une vingtaine de sans-papiers sont actuellement détenus.
Action très symbolique, sachant que la politique d’immigration sera le grand thème du prochaim Sommet Européen (nous allons bien sà»r faire d’autres actions sur le thème de la liberté de cirulation et les sans-papiers lors de notre périple).
Notons en passant que pendant la deuxième guerre mondiale se trouvait au même endroit un camp de concentration, d’où des milliers de juifs ont été déportés vers Auschwitz...
Nous avons rejoint les autres devant le centre.
Après être retourné sur Argelès et avoir mangé au gymnase qui nous servait de lieu d’hébergement, la soirée s’est ensuite continuée dans une salle municipale avec un débat autour du film « Danger Travail  » (produit par Pierre Carles) en présence des réalisateurs.
Ensuite, retour au gymnase où tout le monde s’est vite couché. Enfin, selon la version officielle...
D’autres vous avoueront peut-être que certains ont préféré « faire le mur  » pour tester la température de l’eau de la piscine municipale attenante... (verdict : excellente... ;-) )
Programe d’aujourd’hui : passage de la frontière et trajet vers Valencia. Une partie des marcheurs en voiture, les autres en train.
(Quelque part entre Port- Bou et Barcelone :-) )
rédigé et transmis par Jacques

- Etape àValence - Espagne : le 13 juin 2002

Bonne nouvelle : tous les marcheurs ont passé la frontière :-)
Si tout le monde n’est pas encorre arrivé àValencia, ce n’est plus qu’une question d’heures de route...
Pas de gros problèmes au passage de la frontière donc, mais quelques désagréments tout de même : les agents de la Guardia Civile semblaient se baser sur des listes de numéros d’immatriculation de voitures pour effectuer des contrôles. Alors que deux d’entres elles passaient sans aucun problème, deux autres ont été miniutieusement fouillées. Les drapeaux et les journaux des Marches Européennes ont été saisis...
Que les prochains arrivants fassent très attention, donc...
En ce qui concerne le groupe qui a pris le train, aucun problème, nous n’avons pas été contrôlés par les flics. En fait, nos seuls soucis ont été dà»s àune circulation ferroviaire très perturbée àcause d’un accident, qui nous a forcé àeffectuer un transfert en bus pour contourner l’accident.
Actuellement, nous sommes àl’université de Valencia, pour un débat avec les étudiants et la CGT espagnole.
Ce soir, nous serons hébergés dans les locaux de la CGT.
Demain, trajet vers Alméria.
rédigé et transmis par Jacques

- Etape àOrgiva : le 16 juin 2002

  • Vendredi : Valence => Almeria
    Peu de choses àdire en ce qui concerne le trajet en lui même. Les « piétons  » ont pris le car.
    Comme àValence, nous avons été hébergés dans les locaux de la CGT espagnole. Dans des conditions un peu plus précaires toutefois (amusant lorsque l’on sait que l’immeuble de Valence est un squat !).
  • Samedi : Almeria => Orgiva

    Petit départ symbolique de la marche andalouse sur les « Ramblas  ». Quelques journaliste, deux télés locales, pour l’instant on ne déplace pas les foules... Espèrons que ca ira mieux plus tard...
    A noter que la marche a maintenant pris le nom de « Marcha-Caravana de los Resistances Sociales  »...
    Après quelques prises de parole nous restons sur place autour de la buvette installée sur place. Bonne occase pour faire quelques connaissances, dont deux ou trois marocains tout juste arrivés [ illégalement ] en Espagne... Quelques jeunes blacks francophones squattent la sono et nous font un peu de rap... :-)
    En attendant l’heure du départ, je fais un petit tour dans la vielle ville, où je vois que comme àValencia les affiches syndicales appelant àla grève générale du 20 juin sont omniprésentes. Avec entre autres une "ANPE" dont la vitrine est totalement recouverte de ces affiches... :-)
    Vers 16 h, avec un groupe de militants espagnols, qui nous ont maintenant rejoint sur la marche, nous prenons les voitures et nous dirigeons vers Motril.
    Ce trajet nous permet de nous rendre compte de la véritable ampleur de ce qu’on appelle la « mer de plastique  », que certains d’entre vous ont peut-être vu sur un documentaire tourné à« El Ejido  » : sur près de 100 kms, une interminable étendue de serres formées de feuilles de plastique, àplusieurs endroits (et El Ejido n’est pas le pire) ces serres s’ètendent de facon absolument continue, entre la mer et àmi-hauteur des montagnes qui longent la côte àquelques kilomètres de distance. Vision absolument effarante en elle-même, àlaquelle il faut ajouter la connaissance du désastre écologique (les nappes phréatiques sont totalement polluées par les engrais et pesticicdes), et surtout les conditions de travail épouvantables des employés (souvent sans-papiers).
    C’est pour dénoncer tout cela que nous allons àMotril. Ceci sous la forme d’un rassemblement au cours duquel nous construisons un bonhomme constitué des mêmes feuilles de plastique que celles qui recouvrent les serres.
    Le cortège reprend ensuite la route et quitte la côte pour pénétrer dans les superbes montagnes andalouses.
    Destination : Lanjaron, une station thermale dont la majorité de l’eau de la source est captée par un grand groupe agro-alimentaire internationnal (Danone, si mes souvenirs sont bons), où nous faisons une opération « escargot  », devant les yeux perplexes de la population (en grande partie retraitée).
    Fin de l’étape àOrgiva, autre vilage de montagne, où nous manifestons bruyament dans le village. Population surprise (c’est vrai qu’ils doivent être moins habitués aux manifs que les habitants du secteur République-Bastille...), mais tout àfait récéptifs vu la façon dont ils viennent prendre les tracts...
    Enfin, soirée festive dans un camping (enfin ce qui serait un camping si les travaux avaient été terminés...) où nous passons la nuit.
  • Programme de ce dimanche :
    Débat àOrgiva, sieste ( ;-) ) et départ pour Almunecar une fois que les grosses chaleurs seront passées.
    Après une petite AG en fin de matinée, les marcheurs partent vers Orgiva pour un débat sur les enjeux de la marche andalouse, axé sur les conséquences des deux industries prédominantes dans la région : les serres et le tourisme.
    Comme je l’ai écrit dans mon précédent message, sur plus de 100 kms, entre Alméria et Motril, les serres sont l’élément omniprésent dans le paysage côtier.
    Ici, les travailleurs ne sont payés que 20 à25 euros par jour, pour des journées de 8 à10 heures. Ceci sans contrat correct ni couverture sociale, évidement. Moins de 1 % est en CDI et seuls les plus chanceux bénéficient d’une formule de contrat leur garantissant de travailler quatre mois par an... Mais aucun n’a droit àune assurance chômage... Autre aspect de la précarité, ils habitent la plupart du temps dans des baraques abandonnées. Et bien sà»r, ils sont étrangers en majorité, et souvent sans-papiers.
    Autre point critique àpropos des serres : L’aspect écologique. J’ai déjàparlé des problèmes d’irrigation et de polution, j’ajouterais aussi que les groupes agro-alimentaires se servent aussi de la région de banc d’essai de nouvelles techniques, avec parfois des résultats parfois très dangereux. Comme par exemple cette affaire de décès multiples attribués àdes produits fabriqués par la firme Bayer...
    En ce qui concerne le tourisme, un petit chiffre vous permettra de vous rendre compte de l’ampleur de cette industrie dans la région : rien qu’àMalaga, il y a 56 golfs... Inutile de dire que les conditions d’emploi ne sont pas meilleures que dans l’horticulture. Autre aspect encore moins avoué dans cette industrie : plus d’une dizaine de milliers de prostituées placent la région en première position européenne pour une certaine forme de « loisirs  »...
    Après le débat, nous retournons au camping jusqu’àla fin de l’après midi, puis partons en cortège pour Almunecar, où nous resterons deux jours.
    En cours de route, nous faisons une halte près d’un barrage en construction. Autre conséquence des serres : afin d’assurer leur irriguation, on crée un gigantesque réservoir s’étendant sur plusieurs vallées et submergeant bon nombre d’habitations...
    Nous arrivons àAlmunecar quasiment en même temps que les sept copains d’AC ! Côte d’Opale (Calais) qui rejoignent la caravanne. Pendant la nuit, deux copains de Bordeaux et trois militantes d’un mouvement féministe marocain viendront compléter le groupe.
    Nous nous installons dans un camping, tenu par des proches des militants de la CGT espagnole. Plusieurs affiches militantes accrochées aux mur du bar en attestent. Autre point caractéristique de ce camping : profitant du micro-climat sub-tropical d’Almunecar, il est installé dans un arboretum montrant nombre d’arbres et plantes exotiques. Toutes les tentes sont abritées par des avocatiers. Avantage : nous sommes àl’ombre. Désavantage : des avocats risquent régulièrement de nous tomber sur la tête...
    20 h 02 : un message SMS tombe sur mon portable : premières estimations pour les élections législatives. Je retransmets l’info aux copains : surprise quand au grand nombre d’elus PC, constatation résignée quant aux PS et UMP, satisfaction sur le fait qu’aucun candidat FN serait élu. Et pas mal de commentaires sur le nombre d’abstentionistes...
    Nous passons la soirée au camp, puis petite excursion en centre-ville en petits groupes.
    rédigé et transmis par Jacques

- Etape àAlmunecar : le 17 juin 2002

Pas grand chose àfaire dans la journée...
A 18 h tout le monde part en cortège vers Salobrena, une ville côtière très touristique et nous nous arrêtons devant le centre culturel. Là, nous installons les chevalets destinés àsupporter des panneaux montrant les conséquences des serres et distribuons aux touristes des tracts en espagnol et en anglais dénoncant l’exploitation des travailleurs dans les secteurs horticoles et touristiques.
Une petite heure après, nous reprenons les voitures pour retourner sur Almunecar afin de faire le même chose sur la place de la mairie. Objectif atteint, si ce n’est le fait que le cortège s’étant coupé àun carrefour d’Almunecar, un petit cortège tourna pendant près d’une heure dans la ville avant de retrouver les autres. Ceci grâce aux flics qui devaient trouver un peu bizarre ces véhicules ornés de drapeaux passer plusieurs fois par les mêmes rues .
A notre retour au camping, bonne surprise : 11 nouveaux arrivés, des militants de la SAC, le syndicat anarchosyndicaliste suédois. :-)
Nous sommes donc maintenant une soixantaine.
Ce qui nous fait maintenant entrer dans une nouvelle phase de la marche, celle de l’expansion. En effet, de nombreux autres groupes sont annoncés pour les prochains jours. Nous rendant compte des difficultés que cela peut engendrer (hors de question que le petit incident de ce soir se reproduise avec plusieurs dizaines de voitures) ainsi que les problèmes de logistique que cela va engendrer, une AG est immédiatement organisée avant même le repas. Nouveaux principes : les voitures se collent pare-choc contre pare-choc, de façon àce qu’aucune voiture externe au groupe ne s’intercale. D’autre part, des personnes seront désignées afin de faire la cuisine et surveiller le bon nettoyage des lieux d’hébergement.. Voyons dans quelques jours si ces principes sont respectés....
Programme de demain.
A 16 h 30, départ vers Malaga.
transmis par Jacques

- Etape àJerez : le 20 juin 2002

Huelga General !!!
Euh.. Pas si générale que ça la grève... Les péages d’autoroute fonctionnaient normalement, eux... Un service minimum dont on se serait bien passé...
Plus sérieusement, Algesiras (notre première étape de la journée) semble avoir très massivement suivi le mouvement. Contrastant avec une place centrale pleine de monde (rassemblement des syndicalistes), le reste du centre-ville avait l’air d’une ville morte. Mis àpart certaines exceptions comme la Poste, tenues au service minimum, le taux de fermeture dépassait très largement les 90-95 %...
Après le rassemblement, les marcheurs se déplacent àquelques kilomètres de la ville, dans une pinède, pour s’y restaurer et y tenir une AG, ordre du jour : définir les actions àfaire en fin d’après-midi. Etant au local de la CGT d’Algesiras pour y envoyer quelques mails, je ne peux en dire que cela a été long et qu’àmon arrivée l’ensemble des participants votait le principe d’une action contre un supermarché ouvert ce jour de grève générale.
Pendant que la majorité des véhicules prenait la route de Jerez, l’un d’entre eux jouait les désobéissants et quittait le convoi...
Il s’agissait du mini-bus des militants d’AC ! Cote d’Opale qui avait décidé de se rendre en un lieu initialement prévu dans le programme et qui était « passé àla trappe  », malgré l’intérêt qu’il représentait pour la majorité des marcheurs. Il s’agissait de Tarifa, le lieu le plus au sud de l’Espagne, vers lequel des milliers d’immigrants africains se dirigent lorsqu’ils essayent de passer le détroit, avec des embarcations souvent sommaires. Nombre d’entre eux y perdent la vie.
Inutile donc de préciser la portée symbolique de la présence de ceux qui militent près du centre de Sangate...
Chose surprenante pour les militants calaisiens, la proximité du Maroc, par rapport àl’Angleterre. Côte d’autant plus présente qu’il s’agit d’une zone montagneuse. Malheureusement, la vision de l’autre rive était difficile, en raison d’une brume persistante.
Après avoir repris la route, nous retrouvons le reste des marcheurs dans Jerez, peu après avoir croisé le cortège de la cc.oo qui manifestait (àpied) dans le centre-ville. Petite note : le cortège des marcheurs venait juste de démarrer une manifestation roulante, après être restés près d’une heure arrêtés àun rond-point. Ceci montre qu’il était tout àfait possible que nous allions tous àTarifa. Et ils n’avaient pas fait l’action supermarché...
Bonne nouvelle cependant, le cortège a singulièrement gonflé, puisqu’il se constitue maintenant d’une cinquantaine de véhicules ! :-)
Habituelle procession dans la ville et ses faubourgs, puis arrêt sur un parking où nous descendons tous (enfin !) pour effectuer (enfin !!) une manifestation pédestre vers le centre ville. Partis àprès de 200, nous arrivons àun peu plus.
Après la manifestation, nous nous rendons dans un gymnase dans la banlieue de Jerez où nous serons hébergés pour la nuit.
transmis par Jacques

- Arrivée àSéville : le 21 juin 2002

Après la tenue d’une rencontre avec des étudiants marocains au local de la CGT (rencontre que je n’ai malheureusement pas pu suivre, pris par d’autres problèmes àrégler. J’espère que d’autres enverront un résumé...), les marcheurs prennent la route de Séville.
Pas trop de problème pour ceux qui partent en premier, en ordre dispersé (le mini-bus d’AC ! Côte d’Opale, dans lequel je me trouvais ne sera même pas stoppé àun barrage, alors qu’un autre véhicule y était fouillé au même moment), mais le convoi constitué par le gros des troupes a été bloqué pendant près de deux heures. Aucune personne n’a été refoulée, mais tous les véhicules ont été fouillés (heureusement que nous avions tous abandonné nos « dangereux  » couteaux suisses...) et tous les bâtons/manches àbalais que nous avions récupéré àAlméria pour servir de hampes de drapeau ont été saisis !
Ce n’est donc qu’a 20 h 30, avec une heure et demi de retard que la marche entre officiellement dans Séville. Ceci en contournant le centre ville et en traversant nombre de quartiers populaires où nous recevons un intérêt manifeste de la population, visible aussi bien sur les trottoirs que sur les balcons, et en plus lorsque la CGT offre ses fanions aux enfants, ça frise la folie.
Après une marche de plus de 3 h 30 (dont la première partie se fait sous une chaleur encore importante, nous comprenons pourquoi celle de samedi est programmée à20 h), les marcheurs traversent le magnifique pont del Alamillo et arrivent dans le superbe parc qui servira de camping pour tous les participants du contre-sommet. La plupart ne se couchera pas avant 4 h du matin...
Nous commençons àprendre les habitudes andalouses !
transmis par Jacques


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