Mardi 6 mai : Conférence tripartite sur le contrôle des chômeurs
Communiqué de presse unitaire :
AC ! / APEIS / CGT Chômeurs / MNCP
Paris, le 5 mai 2008
Mardi 6 mai : Conférence tripartite sur le contrôle des chômeurs
Nous souhaitons réagir, en marge de cette conférence tripartite, et au nom de
toute une population qui se retrouve stigmatisée et doublement pénalisée :
En préalable, il nous semble légitime de rappeler cet extrait de la déclaration
universelle des droits de l’homme : " tout homme a le droit au travail, au libre
choix de celui-ci, à la protection contre le chômage... "
Nous tenons aussi à rappeler un certain nombre d’éléments objectifs concernant
le chômage et son traitement :
Les chômeurs, s’ils ne sont pas primo-demandeurs, sont des personnes victimes
d’une fin de contrat, d’une fin de mission, d’un licenciement individuel ou
collectif. Ils font valoir, à juste titre, leur droit à une assurance à laquelle
ils ont souscrit (l’assurance-chômage est financée par les cotisations !). Ils
ne sont donc pas au chômage de leur fait, mais du fait de leur employeur qui n’a
pas souhaité donner suite à leur contrat de travail. Dans notre système actuel,
moins de 50% des chômeurs sont indemnisés et une démission n’ouvre pas de droits
au chômage.
On ne choisit pas d’être au chômage, on ne choisit pas d’alterner chômage et
petits boulots, on ne choisit pas de vivre sous le seuil de pauvreté, on le
subit !
Stigmatiser les chômeurs, c’est nier leur passé professionnel, leurs
difficultés, leur mal-être, c’est nier le fait qu’ils sont victimes et non
coupables.
Pourquoi cette tendance générale, dans l’Union Européenne, à renforcer la
pression sur les chômeurs ?
L’OCDE (*), à sa manière cynique, apporte la réponse dans son récent rapport sur
l’emploi : " Les réformes structurelles, qui commencent par générer des coà »ts
avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique
moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps
par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les
employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable
de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent
moins organisés "
Autrement dit, pour réduire le coà »t du travail, précariser l’emploi et
intensifier le travail de tous les salariés, il est sage de s’attaquer d’abord
aux chômeurs. Telle est la fonction de ces politiques de " chasse aux mauvais
pauvres " que sont les réformes du contrôle des chômeurs.
Pression, sanctions, radiations..., nous disons non !
Lorsque l’on enchaîne des contrats précaires, souvent mal rémunérés, (CDD,
Intérim, travail à temps partiel...) qui représentent aujourd’hui près de 75%
des offres d’emploi, il doit être compris et accepté que des chômeurs refusent
ce type d’emploi et continuent leur recherche d’un emploi à plein temps, en CDI,
leur permettant enfin de vivre décemment, de se projeter dans leur vie
professionnelle, sociale et familiale !
Contrôler et sanctionner lorsque l’emploi fait défaut, c’est inacceptable, c’est
de la communication, c’est de la manipulation statistique, c’est opposer
sciemment les chômeurs aux travailleurs, c’est rendre les chômeurs responsables
de leur situation, ce n’est pas répondre de façon satisfaisante à la
problématique du chômage et du travail précaire.
contact@ac-chomage.org / apeis@live.fr / chomeur@cgt.fr /
mncp.national@free.fr
(*) Perspectives de l’emploi de l’OCDE (2006) : " stimuler l’emploi et les
revenus "