Les arrestations se multiplient
par
La persécution ne s’arrête pas et de nouvelles incarcérations se sont produites. Aux détentions de Raúl Castells du Mouvement Indépendant des retraités et Chômeurs (MIJD) dans le Chaco pour une supposée « extorsion  » à un casino, et aux 7 personnes (sur les 102 détenus à l’origine, il y aurait des preuves vidéo à leur encontre) arrêtées lors de la répression de mardi dernier en marge des actions contre le FMI, s’ajoutent maintenant les arrestations de Gustavo Franquet, membre de la Coordination de Travailleurs sans emploi (CTD) Anibal Verón et de Quebracho, et de Roberto Carlos Palleros, accusé de l’attaque d’un taxi durant une manifestation le 13 février dernier.
Il faut aussi ajouter à ceci, l’ordre de capture à l’encontre de Fernando Esteche, de la direction de Quebracho. Samedi 4 aoà »t, ont été arrêtés 17 personnes qui ont participé à l’occupation d’un centre pétrolifère à Caleta Olivia (province de Santa Cruz). Depuis le 22 juin 2004, sont toujours en prison Cecilia Diaz et Roxana Duarte, membres de la Coordination d’unité de Quartiers - Mouvement Teresa RodrÃguez (CUBa-MTR), et Diana et Johana Sacayán, deux soeurs travestis, appartenant au Mouvement Anti-discrimination de Libération (MAL).
De la même manière, sont toujours détenus et inculpés depuis le 16 juillet dernier, 15 personnes, arrêtées lors des incidents à la Mairie de Buenos Aires lors du rassemblemet contre le vote du nouveau code pénal de la capitale. Dans la province de Salta est détenu depuis avril, Carlos « Tyson  » Fernandez de l’Union des Travailleurs sans emploi (UTD) et à La Plata, Gabriel Roser du Mouvement d’Unité populaire (MUP). Tous s’ajoutent aux 4 000 activistes sociaux inculpées dans tout le pays.
Il y a eu des actions Place de Mai, sur le Pont Pueyrredon, à la maison de la province du Chaco, blocage des billeteries de la gare de Constitucion, et dans la ville de Resistencia, en refus de la criminalisation, pour exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et pour continuer la lutte piquetera pour du travail et pour palier cette réalité qui au delà des discours « kirchnéristes  », est toujours de misère, faim et répression.
... également :
Face aux arrestations de militants qui se multiplient, il convient de faire un retour sur les évènements antérieurs. Tentative d’analyse.
Depuis le début de son mandat, Kirchner proclame qu’il ne reprimera pas le mouvement piquetero, dans le même temps, dans l’espoir de le priver de sa base sociale, il mène une politique de suppression des plans
sociaux (sorte d’allocations chômage gérée par les mouvements) contre les mouvements dits « durs  » et une politique de subventions envers les mouvements qui le soutiennent. Or les manifestations et les coupà »res de routes se sont multipliées contre cette mesure. Dans le même temps, Kirchner est critiqué par la droite argentine et certains médias pour son inaction et pour laisser s’installer le « chaos  ». Certains parlent
même de déstabilisation en vue de le faire tomber. La semaine dernière, un nouveau soutien au gouvernement, l’ex président Alfonsin a même donner un ultimatum à cet objectif (mars 2005). Un évènemet a marqué la période récente et constitue un tournant, la « mini-émeute  » à la Mairie de Buenos Aires le 16 juillet dernier. Impulsé par la droite municipale, un nouveau code pénal de la ville de Buenos Aires, hyper répressif, devait être voté. A cette occasion, plusieurs secteurs sociaux (dont prostituées et travestis) se sont rassemblés. Alors qu’il était prévu que plusieurs personnes assistent aux débats, les portes sont restées fermées. Ceci a donné lieu à ce que les médias appellent « l’attaque de la mairie  », les gens ont essayé de rentrer de force en défoncant une des portes. Or la police a réagit très tardivement, ce qui a donné lieu à de
nombreuses critiques envers le gouvernement, taxé de laxiste, et a la démission du ministre de l’intérieur. De nombreuses voix se sont élevées pour affirmer que les troubles ont été déclanchés par des policiers en
civil, ce qui serait une provocation visant soit à discréditer le gouvernement soit à justifier une politique répressive. L’Argentine est un pays profondément corrompu où les intérêts et l’influence des classes possédantes sont présents à tous les niveaux (justice, services secrets...), ce qui rend très difficile une lecture des évènements, par exemple lorsqu’un procureur ordonne une répression ou une détention, nul ne sait si derrière lui se trouve le gouvernement ou la droite.
Le 1er septembre dernier, une action contre le FMI, Place de Mai, a déclenché une féroce répression qui s’est soldée par une centaine d’arrestations. La majorité a été libérée mais il reste huit personnes
qui risquent jusqu’à huit ans de prison. Le gouvernement de Nestor Kirchner a donc décidé d’abandonner sa stratégie de non-répression pour
s’engager sur un chemin où, à priori, les cellules vont se remplir. Face à cette menace, l’unité du mouvement piquetero est plus que nécessaire.
par Santelmo.
source : Agence de Presse A-Infos.