Le crime ne paie pas, le travail non plus : chômeurs morts ou en prison, ça suffit !
par
Nous tenons à exprimer notre colère face à quatre affaires récentes, qui ont défrayé les différentes chroniques judiciaires et qui résument assez bien le sort réservé aux pauvres dans un pays où la répression ne cesse d’accompagner la misère.
- Le 14 septembre, à la veille de la présentation du projet de cohésion sociale par Borloo, un homme de 52 ans est mort à Neuilly sur Seine, ayant choisi de se jeter par la fenêtre plutôt que d’affronter la police
et les huissiers venus l’expulser de son logement.
- A Auxerre, deux frères jumeaux ont été condamnés en comparution immédiate à quinze mois de prison dont huit ferme pour violence et séquestration sur le directeur adjoint de la DDTEFP [1] ;
Les faits ? Lors de ce rendez-vous, ils pensaient trouver une aide pour créer leur entreprise : en fait, en application des dernières mesures gouvernementales contre les chômeurs de longue durée, on les menace de
leur couper les allocation s’ils n’acceptent pas immédiatement des missions d’intérim. Ils survivaient péniblement, on les enfonce, ils craquent.
Par communiqué le ministre Gérard Larcher, délégué aux relations du travail, avait souhaité une sanction exemplaire et promis de se montrer particulièrement attentif au délai du traitement judiciaire de la
plainte déposée.
Quel bel exemple d’indépendance de la justice vis à vis du pouvoir politique !
- Dans le Nord, deux travailleurs licenciés de Métaleurop, sans proposition d’emploi, croulant sous les dettes commettent des vols sans violence sous la menace d’une arme factice pour nourrir leur famille : ils sont
en détention préventive.
- A Bourges, une jeune femme isolée sans ressources, contrainte de vivre sans électricité et sans carreaux à ses fenêtres, est emprisonnée pour 6 mois et se voit retirer la garde de son enfant car selon les juges ce dernier serait traité avec indifférence.
Dans le quatrième pays le plus riche du monde, le gouvernement s’en donne à cÅ“ur joie sur les chômeurs et les plus démunis. Chaque jour des milliers d’ouvriers, d’employés pressés comme des citrons et exploités
par des entreprises pendant des années sont jetés sur le carreau sans rien.
Pour ceux qui craquent ou sont contraints à l’illégalité, la prison achèvera de les détruire.
Nous, chômeurs en lutte, confrontés sans cesse à la criminalisation de nos actions, réaffirmons notre solidarité avec ces précaires et notre volonté d’en finir avec ce système barbare qui broie chaque jour plus de vies humaines au nom du profit.
Contact presse :
Jean Luc Mauffrais - AC ! Auxerre _ Tél. : 03.86.46.57.44
mail.
[1] Direction Départementale du Travail et de la Formation Professionnelle.